Le jour J était enfin arrivé : Tu allais partir. Partir de cette ville qui fut ton toit pendant si longtemps. Quitter ces souterrains sales et sans lumière, quitter ces souvenirs - quitter cette prison, pour enfin t'envoler de tes propres ailes, et partir à la recherche de ce qui t'étais cher. Certes, ce que tu avais bâti dans cette ville t'étais cher également - mais tu t'étais promis de sortir un jour, et de retrouver tes parents si ce n'était pas eux qui venaient te chercher. Fini les illusions, fini les histoires d'enfants - tu savais bien que personne ne viendrait à ton secours, alors ça serait à toi de venir au leur. Et pour cela, tu devais partir - tu devais voyager, enquêter. Parcourir le monde pour les trouver et les sauver - et te venger de ceux qui t'avaient volés ta vie.
Tu étais prêt à tout pour assouvir ce objectif.

Tu avais déjà fais toutes les recherches possibles que tu pouvais à Uzuri - mais pour le reste, il fallait que tu partes. Que tu parcours Nael, que tu voyages à Uxy pour voir si tes parents n'étaient pas tout simplement saints et saufs à Daishan... Tu devais parcourir le monde entier pour réussir. Et malheureusement, tu ne pouvais pas y arriver seul. C'est pour ça que tu cherchais des indices, de l'aide - que tu posais des questions - tout en essayant de rester discret. Et c'est après qu'une de tes connaissances proches t'avait parlé de quelqu'un.
Quelqu'un qui pourrait t'emmener où tu le souhaites - qui pourrait te faire sortir de cette prison qu'est Uzuri - de sauver ceux que tu as perdu, et même ceux que tu risque de perdre.
Tu avais donc établi un jour, une heure, et un lieu de rendez-vous avec cette personne qui pouvait te faire sortir. On te l'avait décrit, pour que tu puisse le reconnaître et ainsi aller vers lui. Tu aurais préféré le contraire - tu n'aimes pas forcément aller vers les gens - mais tu n'as pas vraiment le choix, si tu veux retrouver ta famille et tes amis.

Te voilà donc prêt, tapis dans l'ombre au lieu du rendez-vous - en train d'observer les alentours à la recherche de la personne en question. Puis, tu vois quelqu'un qui semble correspondre aux descriptions qu'on t'a faites. Tu remets alors correctement ton couvre-chef pour cacher des oreilles, avant de te diriger silencieusement vers l'individu - te mouvant dans l'ombre perpétuelle des souterrains. Puis, une fois arrivé à son niveau, tu croises les bras - lui jetant un regard.

« Bonjour. », dis-tu simplement. « Il me semble que c'est toi que je dois rencontrer. N'est-ce pas ? »

Tu n'ajoutes rien de plus - restant méfiant. Peut-être que ce n'est pas lui - peut-être qu'on t'a induit en erreur, même si la personne qui t'as donné les informations est digne de confiance. Tu ne peux pas courir le risque Tu attends alors - tes muscles tendus, prêt à réagir si tout cela n'est qu'un piège.

Codage par Libella sur Graphiorum

Tu restais méfiant, tes muscles étaient tendus.
Tu le regardais de haut en bas, l'observant. Il semblait tout aussi méfiant que toi, ce qui était normal, après tout - si tu avais bien compris, il était proche de ta connaissance qui vous avait mis en lien - il était normal qu'il ne veuille pas la mettre en danger. Toi non plus, tu n'aurais rien risqué - certes, tu voulais retrouver ceux qui t'étaient cher, mais tu n'étais pas débile pour autant.

Tu restes donc un instant silencieux après qu'il ait parlé de kitsune. Certes, c'était bel et bien le cas - mais il pouvait en savoir trop et jouer avec toi. Tu l'observes alors quelques instants - analysant chaque signe. Il ne semble pas mentir, mais tu sais que les gens sont habituellement doués pour le cacher.
Tu finis par te détendre légèrement - ne sentant aucune menace. Tu restes cependant aux aguets, juste au cas où - puis tu acquiesces, répétant ses mots pour accentuer l'entente.

« Contact de la kitsune. »

Tu le regardes alors. La méfiance est toujours présente - il pourrait très bien savoir que tu es proche d'une kitsune, sans être celui que tu recherches. Cependant, tu ne pouvais pas vraiment en dire plus pour savoir si tu ne te faisais pas embobiner sans risquer de compromettre l'identité de ton amie.
Tu soupires, avant de croiser les bras. Ça ne pourrait être que lui, de toutes façons - personne d'autres dans les environs ne ressemblait à ce qu'on t'avais décrit, et il en savait déjà trop pour ne pas être celui que tu cherchais. Tu devras donc faire confiance aux informations que tu avais en main. Et puis, même si tu restais méfiant, ton instinct ne semblait pas sentir de danger - alors tu pouvais compter sur lui.

Cependant, tu veux toutefois t'assurer une dernière fois qu'il s'agit bel et bien de la bonne personne. Tu le regardes alors dans les yeux, prêt une nouvelle fois à bondir s'il le fallait.

« Daishan ? »

Tu sais que c'est risqué d'annoncer ainsi ta destination, mais tu doutes que tes parents y soient - c'est plus histoire de commencer l'enquête. Il y aura peut-être des indices là-bas, et le temps que l'info soit remontée à quelqu'un qui veut ta peau, tu seras déjà loin.
Tu attends alors, restant sur tes gardes.

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La méfiance régnait autant sur ton visage que sur le sien, on aurait dit deux loups qui se toisaient l'un l'autre. Cependant, après ta dernière question, ton interlocuteur sembla laisser tomber toute suspicion à ton égard. Il afficha alors un sourire, et l'espace d'un instant tu eus peur d'être tombé dans un piège - tu eus même un léger mouvement de recul à l'approche de sa main, comme s'il allait t'attaquer.
Mais ce geste était tout sauf agressif - au contraire, il semblait même amical. Tu lèves alors les yeux vers l'autre, toujours un poil méfiant - car on n'est jamais trop prudent.

Il se présente alors - Sehun. Il te raconte que ton amie lui avait écrit une lettre pour tout lui expliquer à ton sujet, mais que c'était trop long pour lui et qu'il ne savait pas lire. Tu hausses les épaules - tu savais que tout le monde ne pouvait pas accéder à ce genre d'éducation. Tu avais eu la chance de pouvoir apprendre à lire, et tu avais tout donné pour continuer un semblant d'éducation, même au sein des rues. Peut-être était-ce parce qu'à l'époque, tu t'attendais à ce que tes parents te retrouvent - et tu aurais donc pu leur montrer que tu t'étais amélioré en leur absence, que tu n'avais pas abandonné.
Aujourd'hui encore, tu te disais qu'ils pourraient être fiers que tu n'aie pas terminé à ramper dans les rues ou comme esclave. Même s'ils ne seraient peut-être pas satisfaits de chaque chemin que tu as emprunté.

Sehun t'invita alors à bouger - et tu le suivis silencieusement. Avec ça, tu n'avais même pas eu le temps de te présenter, même s'il y avait des chances pour qu'il sache un minimum qui tu étais.
Tu soupires, décidant de mettre ta méfiance de côté. Il a l'air digne de confiance - et puis, tu te doutes qu'elle aurait pu te trahir ou t'envoyer dans un piège. Par conséquent, tu devrais donc faire confiance à Sehun - mais cela ne voulais pas dire que tu ne serais pas prudent, et que ta méfiance disparaîtrait complètement. Après tout, on ne sait jamais.
Tu le suis donc jusqu'à la surface de la ville. C'était la première fois que tu sortais des souterrains depuis que tu avais mis le pied dans cette ville... C'était étrange. Étrange de tout quitter, étrange d'abandonner cette ville qui avait été ton toit pendant si longtemps. D'abandonner ta deuxième famille qui y vivait, ta deuxième famille que tu avais aidé et qui t'avais aidé. C'était comme si tu tournais une nouvelle page de ta vie, et que tout ça était du passé.
Tu t'arrêtes un instant, regardant derrière toi. Tu pourrais éventuellement ne pas tourner cette page, et rester ici. Mais il fallait que tu avances, que tu découvres la vérité - que tu viennes en aide à tes parents, et à tes amis.
Tu reprends rapidement ta route, rattrapant Sehun. Il te pose alors une question - Pourquoi Daishan ?
Tu le regardes un instant. Tu pourrais ne pas lui répondre, mais il fallait que tu fasses preuve d'un peu plus de confiance. Après tout, c'est lui qui allait t'emmener là-bas, et il avait prouvé que pour l'instant, il n'avait pas de mauvaises intentions. Tu soupires alors.

« Essayer de retrouver la trace de personnes qui me sont chères. C'est le premier endroit où je dois enquêter, car c'est là-bas qu'elles ont disparues, tout simplement. »

Certes, c'était il y a plusieurs années - donc tu avais peu de chance de retrouver des indices là-bas. Mais c'était déjà un début, tu pourrais peut-être trouver quelque chose. Et puis, quelque part, tu espérais qu'ils y soient retournés - même si ça signifierait qu'une fois sains et saufs, ils ne t'aient pas cherchés.

Tu te demandes si tu dois en dire plus à ton interlocuteur, ou non. Pour toi, c'est déjà beaucoup révéler - et tu as l'impression de corrompre ton identité. Tu as l'impression d'en avoir trop dit, et de tomber dans un piège - qu'on pourrait remonter ta trace à ces simples. Tu préfères attendre encore un peu plus - s'il demande, tu jugeras s'il est assez digne de confiance pour lui en dire un peu plus.
Alors pour l'instant, tu vérifies juste que ton couvre-chef est bien positionné, et tu continues ta marche à ses côtés.

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L'homme dénommé Sehun avait l'air d'en attendre plus de ta part - ce que tu lui racontais ne lui suffisait pas. Il s'était d'ailleurs arrêté, les bras croisés - et te défiais du regard.
Tu le regardais en retour, immobile. Tu n'aimais pas parler de ton passé, encore moins à des inconnus - même si tu savais que tôt ou tard, tu serais amené à tout lui raconter. Mais tu aurais préféré tard que tôt.
Tu l'écoutes donc lorsqu'il déclare qu'il faut que tu lui fasses confiance. Tu veux bien, mais ça va à l'encontre de tes principes, d'accorder aussi rapidement une confiance. D'habitude, tu apprends d'abord à connaître l'autre pour savoir si tu peux lui parler ou non - et même si c'est le cas, tu n'iras pas raconter ton passé à chaque personne digne de confiance. On ne sait jamais ce que les gens cachent derrière de beaux sourires, derrière des masques de confidences. On ne sait jamais qui peut nous trahir, nous traîner vers le bas - et c'est pour ça que tu étais toujours aussi méfiant.

Il énonce alors Aelin, déclarant que ce n'est sûrement pas pour rien qu'elle lui a confié ton cas. Tu réfléchis, te disant que ça va dans les deux sens - qu'elle ne t'aurait pas envoyé vers n'importe qui. Qu'elle savait ce qu'elle faisait en te dirigeant vers lui, et en lui demandant de t'aider. Si tu faisais confiance aveuglément à Aelin, tu devrais le faire également pour cet inconnu à tes yeux - bien que ça allait à l'encontre de tout ce que tu avais fait jusque là.
Il te demande alors de lui raconter ton histoire en détails, ce que tu cherches et ce qui te motives, sinon il ne t'emmènera nulle part. Tu tiques alors - ça va te demander beaucoup d'efforts, ce qu'il te demande. Mais tu es déterminé - tu peux bien aller à l'encontre de tes principes si cela te permet d'atteindre ton but.
Il te demande ensuite si c'est la première fois que tu sors d'ici - et tu restes silencieux un moment, arrangeant ta réponse complète dans ton esprit. Puis, tu prends une grande inspiration en le regardant - avant de laisser tomber tes bras.

« Très bien. Je vais tout raconter. »

Tu expires longuement, avant de reprendre.

« Il y a treize ans, alors que je vivais à Daishan, mes parents furent attaqués et emmenés je ne sais où par des gardes. Ils me prirent à part également et m'amenèrent jusqu'à Uzuri pour me vendre en tant qu'esclave, mais le groupe de gosses de rues me sortit de là juste à temps. »

Tu fais une petite pause, avant de reprendre - croisant les bras à nouveau.

« Mes mentors furent capturés également il y a quelques années. Et je n'ai jamais entendu parler de mes parents à nouveau. Mon but premier ? Les retrouver, et les sortir de là où ils sont coincés. Me venger de ceux qui les ont enlevés, aussi - quitte à les faire disparaître de la surface. Et si par la même occasion, je peux libérer mes amis, ça serait parfait. »

Tu te tais un instant, regardant le jeune homme.

« Même s'il y a peu de chances qu'ils soient là-bas, Daishan reste un endroit primordial pour commencer les recherches. Et oui, c'est le première fois que je sors d'ici depuis que je suis arrivé. »

Tu marques une nouvelle pause, plantant ton regard dans le sien, les bras croisés.

« Ça te va, comme ça ? »

Tu taisais pour l'instant ta nature de marqué - ne sachant pas s'il était nécessaire de le raconter.

Codage par Libella sur Graphiorum

Le jeune garçon t'avait longuement écouté - même si son regard s'était parfois égaré. Il t'avait même parfois inviter à continuer, t'avais encouragé. Ça avait été dur, pour toi - de te confier autant à un inconnu. Mais tu étais parti du principe que tu pouvais lui faire confiance - au moins pour ça. Tu avais besoin de lui, après tout - de ses atouts, de ses compétences. Tu avais besoin qu'il t'emmène loin de cette ville souterraine qui avait été à la fois ton toit, et ta prison pendant tant d'années.
Tu avais besoin de lui, pour atteindre ton but - et retrouver tes parents.

Il te remercie alors de lui avoir raconté, et tu ne sais toujours pas si ta nature de marqué - ni le fait que ton père était un Naelite, et ta mère une Uxyienne - est une information importante. Est-ce-que ça avait à voir avec leur enlèvement et le tien ? Probablement. Était-ce capital pour les retrouver ? Peut-être, tu ne savais pas - toi, tu les connaissais, c'était le plus important. Tout le monde n'avait pas à connaître le moindre détail de ta vie, tu pouvais bien passer sous silences quelques aspects.
Il t'avoue alors avoir reçu une longue lettre de votre amie commune, et que son capitaine le lui avait lue - mais qu'il avait décroché car il lisait trop lentement.
Il se présente alors à nouveau, et te demande ton nom - l'ayant oublié. Tu le regardes, alors qu'il sourit - il à l'air si insouciant, tu as presque l'impression qu'il est plus jeune que toi. Pourtant, quelque chose te dit qu'il est aux alentours de ton âge - si ce n'est plus vieux.

Il reprend la parole, déclarant qu'il ne sait pas si c'est utile qu'il se présente, après tout ce qu'on racontait sur lui. Tu hausses les épaules - tu n'as pas l'impression d'avoir entendu tant de choses sur sa personne - rien du tout, même. Peut-être est-ce plus dans « le monde d'en haut », que les gens parlent de lui - et moins à Uzuri, même si c'est le lieu le plus propice pour les échanges en tous genres, qu'ils soient commerciaux, sociaux, ou autres encore.
Tu le suis, alors qu'il marche comme si le sol était mou - comme si ses pieds se posaient sur des nuages de cotons. Ses gestes sont fluides, efféminés, comment un danseur. Tu te demandes s'il l'a été, ou si c'est naturel - ou s'il a vécu autre chose encore qui l'a rendu ainsi.
Il te jette alors un coup d'œil, déclarant que tu avais eu de la chance, d'avoir été sauvé par les gosses de rues - que lui, personne ne lui était venu en aide.
Tu lèves alors la tête vers lui - de quoi parlait-il ? Avait-il lui aussi été enlevé ? Pris comme esclave ?
Tu marches à ses côtés, réfléchissant. Tu te sens soudainement plus proche de lui - un peu plus en confiance. Comme si vous partagiez quelque chose de commun, comme si vous vous connaissiez un minimum.
Pour autant que tu saches, si on l'avait sauvé, il aurait peut-être été dans ton groupe - lui aussi. Mais dans ce cas-là, tu ne serais pas à lui parler aujourd'hui. Peut-être que c'est lui, qui aurait été à la tête - ou peut-être aurait-il disparu avec les autres, tu ne sais pas.

« Il t'es arrivé quoi ? Tu as été enlevé, toi aussi ?»

Tu fais une légère pause, avant de reprendre :

« J'ai eu beaucoup de chances, oui. D'arriver à Uzuri un jour où ils avaient décidés d'agir. J'aurais probablement perdu espoir, sans ça. »

Tu restes silencieux un nouvel instant - tu n'aimes pas t'attarder sur ton passé. Cette période où tu pensais encore que ce n'était qu'un mauvais rêve, que tes parents viendraient te sortir de ce cauchemar...
Que tu étais naïf, à l'époque.

« Désolé de te décevoir, sinon, mais je n'ai rien entendu de particulier à ton sujet. Peut-être que les rumeurs ne vont pas jusqu'aux ruelles sombres d'Uzuri. »

Nouvelle pause. Tu marches, la tête un peu baissée. Ça te demande beaucoup d'efforts, de parler, car tu détestes réellement avoir des interactions avec les autres. C'est peut-être à cause de ton enlèvement - probablement, même. Les autres te dégoûtent - à cause de cette vision que tu as, où vous étiez tous collés les un contre les autres. Et tu ne peux faire confiance à personne.
Seul ton groupe - et Aelin - sont des personnes à qui tu accorde ta confiance. Elles l'ont gagné, avec le temps.
Tu relèves finalement la tête vers Sehun.

« Au fait, moi c'est Kaz. Mais ici, on m'appelait le Spectre. »

Codage par Libella sur Graphiorum