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Sehun + bizarre comme prénom, uep
Sehun


≈ Sehun ≈


Classe choisie
▬ ft. Judal de MAGI

Prénom(s). ici ≈ Surnom(s). Hun, tête brûlée ≈ Âge. 24 ans ≈ Lieu de naissance. Nael, Reytel ≈ Sexe. Homme ≈ Race. Humain ≈ Sexualité. asexuel ≈ Lieu de vie. Khor ≈ Métier/Occupation. Qartier Maître du Leviathan, voyageur à la recherche de nourritures ≈ Croyance. Soma


Informations diverses. il ne mesure qu'un petit mètre soixante. sa petite taille a été causée par de nombreux entraînements, qui ont ralenti sa croissance d'adolescent. la malnutrition n'ayant pas aidé, il a eu quelques soucis, son apparence est donc celle d'un adolescent et pas d'un jeune homme, on a souvent tendance à le prendre pour un gamin, et il a horreur de ça. + ses longs cheveux noirs, généralement tressés n'ont quasiment jamais été coupés, tout d'abord parce qu'il n'en a pas eu le loisir, ensuite parce que cela lui ajoute un petit côté exotique qu'il aime bien aujourd'hui (ça n'a pas toujours été le cas) + Il n'est pas bien gros, il ne boit pas d'alcool mais fréquentes souvent les tavernes, à la recherche d'infos, de missions et de potins. Il aime savoir qu'on le regarde, parce qu'il sait qu'il est quand même beau ce con. + il confectionne ses vêtements lui-même, il achète les tissus et se crée son propre style, il a les doigts plutôt agiles avec des aiguilles + Une longue cicatrice est installée pas très loin de sa carotide, la raison pour laquelle il a un collier aussi extravagant, entre autre. Ses cicatrices sont nombreuses, même s'il tente de les cacher. On l'a puni trop de fois pour qu'il ait eu l'envie de compter. + il a délaissé son véritable prénom pour Sehun. il ne nie pas ses origines, seulement il veut protéger sa mère + il se joue parfois des gens avec son apparence de petit garçon tout gentil. on ne s'attend pas à ce qu'il ait en réalité 24 ans, et un passé digne d'un champ de bataille. + il ne reste jamais bien longtemps au même endroit. libéré de ses chaînes, il n'a pas cessé de bouger au travers des Océans. il y a peu, il s'est d'ailleurs intéressé au écrits légendaires sur les Dragons Divins, et aux nombreux tombeaux qui sont dispersés à travers la carte Uxynaelite. + bien que sa petite taille soit un complexe, il a su en tirer profit, notamment pour l'apprentissage du maniement des petites lames. sa souplesse et son agilité peuvent remercier sa finesse et ses petits os. il fait, de ce fait, un très bon espion, très discret et facile à cacher.

ses bijoux bling-bling en or et son précieux Kunaï

aime l'océan, calme ou en cas de tempête, il adore ça, il préfère être sur mer que sur terre / il déteste dépenser son argent inutilement

se fabriquer des vêtements, retaper les fringues de l'équipage durant son temps libre


Caractère

explorateur, instruit, curieux (dans le bon sens), peu compréhensif, confiant, têtu, débrouillard, réfléchit beaucoup mais d'apparence souvent calme et détendue, direct, très près de son argent, agile, souple, arnaqueur, volage, aime la mer, réaliste, réfléchi, compagnie agréable, bon blagueur et bien que peu bavard, il est sympa, capricieux, râleur, complexé d'être comparé à une femme

il aime bien explorer, visiter de nouveaux endroits, découvrir de nouvelles choses, de nouvelles personnes, de nouvelles langues aussi, il est assez instruit contrairement à ce qu'autorise généralement son rang

pas très compréhensif, il reste vite sur ses idées reçues

il est plutôt confiant en ce qui concerne ses décisions, il prend le temps d'y réfléchir, et son entêtement à aller jusqu'au bout des choses une fois qu'il a choisi un chemin à suivre est déroutant

il est débrouillard, il sait trouver des solutions même quand tout semble fini. on lui dit souvent qu'il a l'air détendu, alors que ce n'est qu'une apparence, à l'intérieur, c'est une véritable bouilloire

c'est une personne directe, qui n'aime pas qu'on tourne autour du pot, qui n'aime pas qu'on le fasse attendre trois plombes, il préfère les mots francs plutôt que les messes basses

il adore avoir de l'argent entre les doigts (ou dans ses poches) et accepte à peu près tout ce qui pourrait lui en faire gagner

il s'est déjà travesti, et pas qu'une fois. pour réussir une mission, pour s'infiltrer. il a déjà dansé en tant que femme devant des nobles sans se faire repérer, mais ça, il le dit jamais

il est d'ailleurs une personne très agile, et sa souplesse repousse les limites du raisonnable

il aime bien passer son temps près des marchands, en train de négocier (d'arnaquer que dis-je) ou dans les tavernes, à la recherche de potins, de rumeurs, d'infos à exploiter

sa loyauté dépend de qui il doit défendre, de qui il doit parler, et de l'argent qu'on lui propose. il trahirait sans doute l'un de ses employeurs si jamais sa victime lui offrait plus que son butin de départ

il est plus réaliste et réfléchi que du genre à miser sur la chance, il préfère ne pas prendre trop de risques, et être sûr de ce qui l'attend

il est à l'aise en mer, et s'il reste trop longtemps sur la terre ferme, il ressentira un manque terrible. il lui est déjà arrivé d'aller dormir sur des bateaux accostés au port pour quelques jours

malgré tout, il peut être une personne à qui l'on aime parler, et quelqu'un dont la compagnie n'est pas désagréable. ce n'est pas parce qu'il tuerait de sang froid qu'il n'a aucun humour, ou qu'il est mal aimable à longueur de journée. mais ça lui arrive, comme tout le monde, parfois il est un peu râleur et capricieux

lorsqu'il fait affaire, il est quelqu'un de distant et presque d'arrogant, il sait ce qu'il veut, et ne le fera pas gratuitement

il n'aime pas les bagarres, ça tourne toujours mal et il a horreur des bleus sur son visage

il fait un complexe du fait d'avoir un corps comparable à celui d'une femme, et même s'il sait qu'il est beau, il fait tout pour être un peu plus viril.


Story

Prologue
S'il fallait que tu racontes ta vie, tu devrais sans doute commencer par le début. Mais pas le commencement de ta vie, non, il y eu un prologue à ton histoire, un passage que tu n'avais pas pu savoir de toi-même. Parce qu'il y avait quelqu'un qui t'avait mis au monde, il y avait bien cette personne qui avait du te porter pendant neuf mois. Cette même personne qui eut une vie difficile, et qui finit par la rattraper à un moment.

Ta mère, une surnommée Eve, dont la beauté n'avait d'égal que sa dévotion pour toi, n'était pas une femme importante. Elle ne faisait pas partie de la noblesse, elle n'était ni trop riche, ni trop pauvre, et malgré le fait qu'elle vive parmi les petits gens, elle avait un peu d'argent de côté. Elle vivait seule, avait deux boulots, ceux-là lui permettant d'avoir une vie décente. Eve était relativement jeune, n'avait aucun projet de mariage, aucun parent à qui se rattacher, ni même de famille d'ailleurs. Dans un monde comme celui-ci, la seule chose qui pouvait garder quelqu'un en vie, c'était l'argent, et elle n'hésitait pas à vendre son corps pour en avoir. La danse avait été son plus grand atout, bien que simple dame de nuit, elle était aussi appréciée pour ses folies d'une nuit que pour ses talents de danseuse. Les prestations en plus, coûtaient des bourses remplies de pièces, et cela en valait le coup. A Khor, son pseudonyme inspirait parfois l'admiration et les pirates aimaient passer du temps en sa compagnie. Il était sûr qu'elle n'était pas née ici, parce que sa peau n'était pas bronzée, mais même concernant ses origines ce détail, elle ne t'en avais jamais parlé. Comme la Geisha d'un autre monde, elle s'attira bien plus de problèmes qu'elle ne put en gérer. Être belle attisait les braises dans le regard des hommes, on la voulait, trop, beaucoup trop.

Un peu avant qu'elle ne prenne sa décision de partir de Cyrodill, un meurtrier sévissait dans les rues de Khor, sans qu'il y ait de suspects. En fait, tous les pirates étaient des potentiels assassins, alors "il" pouvait se tenir tranquille pour le moment. Eve pouvait se tenir tranquille quelques temps, on ne remonterait pas à elle avant des semaines, voire des mois. Juste le temps qu'il lui fallait pour prévoir de mettre les voiles. Ses actions ne déclenchèrent qu'une nouvelle mutinerie inutile entre deux capitaines qui s'accusaient mutuellement.

Si Eve avait ce talent de danseuse extraordinaire et pour le moins envoûtant, elle n'en restait pas moins une femme vengeresse, qui avait soif de pouvoir et d'argent. Ce n'était pas la première fois qu'elle tuait, et ce ne serait certainement jamais la dernière. Seulement, là, elle le faisait uniquement pour des raisons personnelles, et réussit en plus à être innocente jusqu'au bout. Plutôt maligne pour une catin.

Son voyage jusqu'à Torix lui coûta cher, mais elle ne regretta jamais sa décision. Fidèle à Soma, elle savait que les humains faisaient des erreurs, mais qu'ils pouvaient aussi se racheter, être pardonné. Elle pria, tous les soirs avant de dormir, dans la cale de ce bateau qui mit des mois à arriver à destination, pour recevoir un pardon, une chance de repartir du début, et de tout reconstruire une nouvelle fois.

Lorsqu'elle vit de nouveau le jour, ce fut pour apercevoir les abords de l'immense Elsia. La capitale avait quelque chose de fantastique à ses yeux. Sa véritable destination était Torix, non loin du château, là où les auberges et les tavernes ne manquaient pas, tout comme les maisons de nuit. Elle voulait se refaire une réputation, dans ce nouvel endroit. Hommes ou femmes, elle ne reculerait devant rien. Elle retrouva l'un de ses contacts de Khor, qu'elle n'avait pas revu depuis des lustres, et il l'aida à se faufiler, à travailler convenablement. Mais une Eve qui ne dansait pas, n'était pas une Eve complète. Incognito, cachée sous des parures Khoriennes, elle se remit à danser, dans les rues, dans des tavernes, pour un peu d'argent. Juste danser. C'était ce qu'elle voulait. Si la journée, elle était une femme du peuple exemplaire, sans problèmes, la nuit elle revêtait son ancienne vie juste pour quelques minutes, juste pour savourer ce sentiment de liberté.

Ce fut environ deux ans après une vie paisible que tout bascula. Devenue une femme calme, posée, supposée mariée à cet homme qui l'avait aidée, elle se mélangeait plutôt bien à la foule de Torix, malgré les coups bas des femmes jalouses de sa peau blanche, de ses longs cheveux de jais, de ses yeux affreusement azur. Femme simple, dans des vêtements simples, elle reçut pendant quelques temps des lettres d'un admirateur secret, qui voulait la rencontrer. Chaque fois, elle se contentait de les brûler, de les oublier, mais chaque fois, une nouvelle apparaissait. Agacée par cet homme, elle se décida à le rencontrer, sans oublier une petite dague cachée dans ses jupons. On ne savait jamais après tout, elle devait pouvoir se défendre. Mais lorsqu'elle arriva sur les lieux du rendez-vous, elle n'était plus très sûre de savoir pourquoi elle était venue. Tuer un admirateur soit disant fou amoureux de sa beauté exceptionnelle, de son sourire si particulier, ça ne semblait pas vraiment être une solution. Elle n'avait aucune idée de ce à quoi il ressemblait, elle ne pouvait se permettre d'être ainsi, d'agir de la sorte. Elle n'était plus comme avant, elle ne tuait plus. Alors qu'elle s'en allait de cette rencontre stupide après seulement quelques minutes d'attente, elle remonta les marches pour rejoindre une rue adjacente, juste avant qu'une voix ne l'arrête.

“ Allez-vous simplement partir ? ”
“ Quelle serait ma raison de rester ? ”
“ Je souhaite vous rencontrer depuis longtemps. Ne pouvez-vous pas m'accorder quelques minutes- que dis-je, un simple regard ? ”
“ Pensez-vous le mériter ? ”
“ Vous seule, pouvez en juger Madame. ”
“ Allez-vous retirer ce masque sur ce visage ? Ce sera ma seule condition. ”


Il était poli, vêtu d'un costume typiquement Elsien. Typiquement noble. Sa capuche cachait son visage, une mascarade ridicule pour Eve. Il accepta sa condition. Il était bien plus beau que ce à quoi elle s'était attendue.

Plus le temps passait, plus ils s'appréciaient. Bien plus que de simples amants qui se voyaient en cachette, Eve savait dans quoi elle était embarquée. Cet homme était marié, avait sans doute des enfants, mais était tombé sous le charme de la femme du petit peuple. Il s'entichait lui aussi, parce qu'elle était une femme de caractère, une femme dont il aurait eu besoin dans sa vie. Son mariage n'était qu'une mascarade, comme la plupart de l'empire, mais c'était ainsi. L'impensable se produit, et c'est ainsi que tu as commencé à grandir dans le ventre de plus en plus tendu de ta mère. Lorsqu'elle s'est rendue compte de sa grossesse, elle a préféré partir. Quitter de nouveau son nid douillet, pour t'élever loin de ce père qui ne te reconnaîtrait jamais. Pour t'élever à sa façon, pour que tu puisses survivre dans ce monde hostile, et pas uniquement vivre.

Chapitre I ; un choix en conduit à un autre
Tu es donc né à Reytel, loin de l'ambiance empirique et des folies nobles. Ta mère a voulu te protéger de cette mascarade idiote et des crimes impunis. Eve n'existait plus, elle avait abandonné ce pseudonyme sale et couvert de crimes pour toi, pour qu'on ne te lie jamais à ce passé. Sa véritable identité était Sunmi, une femme inconnue de tous, une femme comme les autres. Reytel, géographiquement éloigné de Elsia et Torix, séparée par des kilomètres de terre de là, était sans doute une choix de qualité pour Sunmi qui ne pouvait s'empêcher de rester dans des endroits magnifiques. En fait, cette ville avait certainement été une décision paradoxale à ce qu'elle voulait pour toi ; d'un côté, protectrice contre la perversion et les nobles, d'un autre, ses yeux voulaient être en présence de merveilles dont elle ne se lasserait jamais. Vous étiez loin de la capitale, c'était le principal.

Gentille et aimable, racontant à qui voulait l'écouter que son mari était mort d'une maladie incurable, raison pour laquelle elle débarquait, enceinte, dans une ville où elle ne connaissait personne, certains gens au cœur sur la main, l'aidèrent. Elle manipulait aussi simplement qu'elle bougeait ses doigts, une vie telle que la sienne l'avait fait devenir une maîtresse du mensonge. Un tavernier surtout, qui, lui aussi, séduit par son jeu et sa beauté, la laissa travailler pour lui. Toutes sortes de tâches lui étaient confiées ; nettoyage de la salle et des tables, et service des boissons et de la nourriture. Cela lui suffisait, elle voulait simplement mettre de l'argent de côté pour ta naissance.

Un accouchement qui se passa sans trop de difficultés, le sixième jour du dernier mois de printemps. Ton identité avait été décidée depuis longtemps, et le premier mot qui sorti de la bouche de ta mère en te prenant dans ses bras fut "Aedan". Un nom d'homme pour un petit bébé incapable de prononcer un seul mot, un nourrisson qui n'ouvrait qu'un œil distrait au monde qui l'entourait.

Ta vie fut simple. Ta mère t'enseignait ce qu'elle savait, tu appris à te fondre dans la masse, mais elle t'interdit de voler, et d'insulter qui que ce soit. Tu étais un bon gamin, tu l'écoutais, tu aimais qu'elle te parle le soir avant de vous endormir. Elle avait une belle voix, et en grandissant, tu te disais que tu avais certainement le timbre aussi doux qu'elle. Les histoires qu'elle te racontait te fascinaient, tu avais soif d'aventures, et cela se lisait aisément dans tes yeux. Sunmi voyait cela également. Elle savait que plus tard, ta vie serait remplie de combats, de sang et de danger. Même si elle voulait te protéger, ne pas te perdre, parce que tu étais son miracle, le signe de Soma pour qu'elle se remette dans le droit chemin, elle n'avait pas le droit de te contraindre à quoi que ce soit. Mais tu n'avais pas encore dix ans, tu avais encore le temps devant toi, pensait-elle. Peut-être que cela te passerait.

Après neuf ans à Reytel, un départ pour Khor fut prévu. Pour toi, c'était excitant, car tu ne connaissais rien d'autre que la beauté de ta ville natale. Sunmi, ta mère, avait reçu une lettre qui ne lui laissa pas le choix que de retourner pour une courte durée dans la région de sa naissance. Elle ne t'en parla jamais. Pas une seule fois, elle ne fit mention de ce qui était sur ce papier, et après sa lecture, elle s'était empressée de la brûler. Elle te savait aussi curieux et malin qu'elle, et ne pouvait risquer que tu tombes sur tous ses secrets. Tu étais trop jeune. Tu ne devais pas être mêlé à cela, elle en prit soin.

“ Aedan, j'ai à vous parler. ”
“ Oui, mère ? ”
“ Vous souvenez-vous de cette lettre ? Il faut que je m'en aille quelques temps, vous devrez être sage, d'accord ? ”
“ Bien sûr, je le suis tout le temps ! ”
“ Vous resterez à Reytel, avec votre oncle. Il s'occupera de vous durant mon absence. ”
“ Quoi ? ”
“ Aedan- ”
“ Pourquoi mère ? Pourquoi devrais-je rester ici ? Pourquoi ne puis-je pas venir ? Je ne veux pas ! Je ne veux pas ! ”


Après cette discussion que toi, un petit garçon de neuf ans, coupais court en s'enfuyant, Sunmi versa quelques larmes. Elle ne savait pas si elle allait revenir, elle ne pouvait partir de cette façon, mais peut-être que ce n'était pas plus mal pour toi. Que tu la détestes ne semblait pas une si mauvaise chose. Lorsque tu te décidas à rentrer la queue entre les jambes le soir-même, conscient que tu avais été méchant avec ta propre mère, que tu ne l'avais pas respectée, son absence se fit ressentir. Ton oncle, le tavernier, le plus fidèle ami de Sunmi, t'informa de son départ, et tu pleuras. Toutes les larmes de ton corps. Tu te sentais coupable. C'était de ta faute, tu n'avais pu l'enlacer avant qu'elle ne prenne le bateau et un mauvais pressentiment t'avait serré le ventre toute la journée. Tu aurais du rentrer avant, tu aurais du.

Ta culpabilité grandissait, à mesure que les jours passaient, que les semaines filaient, jusqu'à devenir des mois, puis des années. Ta mère te manquait. Elle ne revenait pas, elle ne te donnait plus de nouvelles et ton oncle refusait de dire quoi que ce soit. Si personne ne daignait te donner des réponses, tu allais en chercher toi-même.

Chapitre II ; un tempérament de feu
Bien conscient que ta mère avait des problèmes, sans doute plus que tu n'avais pu t'imaginer, tu avais exigé auprès de ton oncle un travail dans la taverne. Non seulement tu l'aidais, tu remplaçais les efforts de ta mère, mais en plus tu recevais un maigre salaire, que tu gardais précieusement de côté. Tu avais un plan en tête, mais il te fallait plusieurs années pour le mettre sur pied.

Il faisait nuit, lorsqu'une nouvelle fois, tu comptais tes pièces sur les draps usés de ton lit de fortune. Ton oncle dormait dans la couche juste à côté, tu ne devais donc pas faire de bruit. Tu ne pouvais attendre plus longtemps, tu voulais des réponses, savoir si ta mère était même encore en vie quelque part, ou si elle avait rencontré quelconques difficultés qui l'empêchaient de rentrer. Peu importe ce que tu allais trouver, tu avais besoin de savoir. Assis en tailleur, avec ta bourse bien remplie, tu te décidas. Tes pieds te conduisirent jusque dans la chambre de ta précieuse mère. Jamais auparavant tu n'avais osé y pénétrer sans sa présence, et tu n'avais encore jamais eu le courage de fouiller dans ses affaires, à la recherche d'un indice concernant son ancienne vie. Seulement, là, tu le devais.

Ce que tu trouvas dépassa tes espérances. Tu prenais conscience que tant de fois, elle t'avait conté quelques souvenirs de sa vie, quelques passages, paraissant si fictifs auparavant, mais aujourd'hui, cela prenait tout son sens. Eve. Tu devais chercher cette femme qu'on t'avait prise, tu avais espoir qu'elle était encore en vie, tu le sentais au plus profond de toi. Ce soir-là, tu étais confronté à un choix ; attendre encore, atteindre tes douze ans, fêter un nouvel anniversaire sans les sourires identiques aux tiens de ta génitrice, ou partir, découvrir ce qu'il se passait, faire de ta vie une aventure dangereuse. Tu optas sans plus réfléchir pour la deuxième option. Tu n'avais que trop longtemps attendu.

Le soleil ne pointait pas encore le bout de son nez que tu étais déjà prêt à partir, sur le pas de la porte, tu regardais une dernière fois l'intérieur de la taverne avant de quitter ta maison. Tu étais jeune, tu allais devoir apprendre à survivre dans un univers hostile, hors de ton confort habituel. Tu devrais probablement éviter l'esclavage, les mauvaises intentions, mais maintenant que tu étais lancé, tu ne te détournerais jamais de ton objectif : retrouver Eve.

Tu te débrouillas pour embarquer dans un bateau en partance pour Khor. Tu donnas presque toute ta bourse, devant les yeux avares d'un marin qui profita de ta jeunesse pour t'arnaquer un peu. Tu étais certain d'en avoir dépensé plus que ce que tu n'aurais du, mais l'argent n'était pas le problème. Les conditions l'étaient plus que tout autre chose. Tu avais vu cette lueur perverse dans le regard de l'homme, et lorsque tu montas clandestinement à bord, tu cherchas immédiatement un endroit où personne ne pourrait te retrouver. Tu devais te cacher, éviter d'être découvert, jeter à la mer ou violer. Tu devais être discret. Ce n'était pas une option.

Les jours étaient longs, tu n'étais pas habitué à prendre le bateau et encore moins à être dedans aussi longtemps. Les premiers jours, tu vomissais le peu que tu mangeais, mais avec le temps, et la nourriture manquante, la fatigue pesant sur tes épaules, tu te contentais de rester simplement dans un coin, sans bouger, sans parler. C'était à se demander si tu respirais encore. La navigation était interminable, mais ton estomac réduit semblait s'être habitué aux vagues, aux odeurs nauséabondes des cales, et au fort parfum des barriques d'alcool. Tu n'étais pas seul clandestin dans ce navire, chacun avait un but, mais tous n'allèrent pas jusqu'au bout. Il y eut des morts. Devant tes yeux, le sang a coulé, ton innocence disparu avec les âmes des défunts. Chaque fois que la mort rendait visite au navire, un petit bout de toi s'envolait de ses petites ailes brisées et sales.

Finalement, après plusieurs semaines, tu posais un pied sur les terres de Khor. La boule au ventre, tes organes criant famine, la première chose que tu fis, fut de trouver une bonne auberge et de manger à ta faim avec ce qu'il te restait d'argent. Tu en profitas également pour dormir, épuisé de ton voyage, et tu restas enfermé pendant plusieurs jours sans sortir, tant tu étais mal, tant tu avais perdu de l'énergie et des forces. Tu réussis de peu à éviter une fièvre en te gavant de fruits vitaminés. Tu n'oubliais pas ton objectif, mais il te fallait te fondre dans le décor, enlever ces vêtements qui, malgré la saleté, le vomis et le sang, gardait un minimum de leur origine. Il faisait chaud là où tu te trouvais, tu n'avais donc pas besoin d'autant de vêtements. Un large chandail blanc sans ton manteau serait bien moins voyant.

Après être resté enfermé pendant des jours, l'aubergiste vint frapper à ta porte, afin de vérifier que tu n'étais pas mort. Tu avais avancé une semaine pour la chambre, mais restais méfiant, parce que tu n'étais qu'un gamin et qu'on tenterait forcément de t'arnaquer, ou pire. Tu ne donnerais ta confiance à personne. Cependant, tu avais des questions, et le fait qu'il soit venu te voir en personne était une occasion à saisir. Tu lui demandas donc d'entrer quelques minutes pour lui soutirer quelques informations. Il avait l'air sincèrement inquiet, tu te disais que peut-être, il n'essaierait pas de parler pour de l'or.

“ Avez-vous entendu le mot “ Eve ” dans les parages ? ”
“ Un sacré bout de femme à ce qu'on raconte. Il paraît qu'elle est revenue il y a plusieurs années, mais je ne l'ai jamais recroisée. ”
“ Jamais recroisée ? ”
“ Oui, Eve était connue pour ses talents de danseuse, mais pas seulement. Il n'était pas rare qu'elle raccompagne des clients ivres morts dans les auberges ou tavernes. C'était une chouette femme malgré son choix de vie. ”
“ Vous la connaissiez donc ? ”
“ Pas personnellement. Comme je te l'ai dit, il est déjà arrivé qu'à l'époque, elle me ramène des pensionnaires de mon auberge. Sais-tu depuis combien de temps j'ai le titre de propriété de cet endroit ? Tu n'étais pas encore né gamin, c'est sûr. Mais qu'est-ce que tu lui veux à Eve ? ”
“ Je ne suis pas le premier à la demander, n'est-ce pas ? ”
“ Ah ça non. Cela fait au moins trois ans qu'on me demande si je la connais ou si je l'ai revue. ”
“ Donc, des personnes qui étaient ici auparavant, qui connaissaient Eve et par la même occasion, vous, ont demandé où elle se trouvait ? ”
“ C'est exact. Gamin, si t'es là pour l'attraper ... Tu arrives trop tard. ”
“ Qu'est-ce que ça veut dire ? ”
“ Je ... Je ne devrais pas t'en parler. Je ne sais même pas qui tu es. ”
“ Juste un gosse, que pourrais-je faire de mal ? ”
“ Il y avait une prime sur sa tête il y a encore deux ou trois mois de ça. Mais les pirates ont arrêté de la chercher à cette période-là. Je suppose donc qu'ils l'ont trouvée. ”
“ Dites, vous avez besoin de quelqu'un pour nettoyer l'auberge ? Ou pour servir les clients ? J'aidais mon oncle avant d'arriver ici, je m'en sors plutôt bien. ”
“ Tu es très jeune ... Je ne sais pas ... ”
“ Je ne demande pas de salaire. Juste cette chambre. ”
“ Tu ne vas pas m'attirer des ennuis, j'espère ? ”
“ Bien sûr que non. ”


Mensonges. Bien sûr que tu allais avoir des ennuis. S'il s'agissait de savoir si l'aubergiste en aurait, tu t'assurerais de rester discret. Tu n'avais qu'un but, et ce n'était pas de la charité. Il avait accepté, c'était le principal. Tu pouvais donc avoir une chambre en échange de travailler comme avec ton oncle à Reytel. Cela ne changerait pas beaucoup de d'habitude, mais il faudrait que la nuit, tu enquêtes, ce qui risquait de ne pas être simple.

Tu envoyais des lettres à ton oncle de temps en temps, lui demandant de ne pas t'en renvoyer en retour. Tu devais rester discret, et par conséquent, tu ne lui donnais aucune adresse, aucune information sur l'endroit où tu te trouvais. Tu savais qu'il n'était pas ton vrai oncle, qu'il n'avait même aucun lien de parenté avec toi, mais il t'avait élevé comme son enfant, tu lui devais bien ça. Lui dire que tu étais en vie, et que Sunmi aussi.

“ Je rentrerai bientôt avec Mère. se trouvait dans chacune de ses lettres, sans exception.

Chapitre III ; pas de retour en arrière possible
Le nom Eve semblait connu de tous. Surtout ceux qui étaient à Khor il y a plus de quinze ans. Donc bien avant ta naissance. Plus tu en apprenais sur ta mère, plus tu semblais perplexe. Pourquoi avoir vécu une vie ici, rester aussi longtemps pour s'en aller du jour au lendemain, sans dire au revoir. Pourquoi revenir ici si ce n'est pour des connaissances dans le besoin, ou de la famille. Mais ta mère ne semblait même pas avoir de familles ici, aucune attache, alors pourquoi était-elle revenue dans cette maudite ville ? Il te fallait des réponses. Tu avais plus de questions chaque jour, et ton moral en prenait un sacré coup. C'était comme si tu n'avais jamais connu ta propre mère, que tu ne la connaissais pas assez bien pour savoir ce qu'elle ferait dans ce cas-là. Tu n'avais aucune information de plus, tu n'avais pas non plus idée de qui lui voudrait du mal. Les pirates l'avaient trouvée, mais pour en faire quoi ?

Tu t'arrangeas pour faire des boulots illégaux en échange d'un peu d'or, ce qui te permettait de manger un minimum. Tu n'avais encore tué personne, ce n'était que de petits vols la nuit, ou faire les poches d'un gens ou d'un autre, aucune importance, pas de grandes difficultés, tu apprenais à te fondre dans la masse. Tu étais jeune, petit, avec un visage innocent, personne ne te soupçonnerait. Et pourtant ...

“ Il devrait être dans sa chambre, il a fini son service et est monté directement. ”

Ton oreille collée à la porte, t'attrapais avec le silence le plus religieux de Soma, tes affaires déjà rassemblées dans ton sac. Tu savais qu'il allait balancer. Tu l'avais senti quelques jours avant quand il avait posé des questions sur le comment tu gagnais ton argent, et ce que tu faisais de tes nuits lorsque tu sortais. Tu avais essayé d'être prudent et discret, mais tu étais chez un aubergiste après tout, c'était normal qu'il sache tout ce qu'il s'y passe. Alors en prévision d'une trahison, d'une langue trop pendue comme tu avais pu le constater à votre tout premier échange, tu avais rangé tes affaires, prêt à partir, à mettre les voiles sans attendre. Tu n'emprunterais pas la fenêtre, parce qu'il devait y avoir des gens qui t'attendaient en bas, mais par la trappe du plafond, menant au grenier. C'était une porte de sortie comme une autre, tu avais déjà un plan dans la tête.

“ Je ne sais pas ce qu'il fiche de son temps libre. Moi je le fais travailler ici, mais nous ne sommes pas proches. Vous savez, les gamins de nos jours sont pires que tout. Il a déjà essayé de me voler, mais je suis gentil, je l'ai quand même gardé à l'auberge ... ”

Enfant de catin. Tu étais dégoûté de l'entendre déblatérer des mensonges pareils. Tu n'avais jamais osé toucher à sa réserve d'or, pas une seule fois, alors que tu y avais facilement accès. Sans doute te testait-il depuis le temps que tu bossais pour lui, mais avoir des problèmes en plus ne t'aurait pas arrangé. Et aujourd'hui, ça ne t'aidait pas plus. Alors comme ça, tu avais essayé de voler ses précieuses pièces ? Un petit sourire malicieux se dressa sur tes lèvres alors que tu empruntais cette trappe menant à l'étage du dessus. Mais au lieu de filer, comme tu l'aurais du, tu descendis les étages avec prudence. Il ne fallait pas qu'on te voit, sinon ça irait mal pour toi. Tu ne savais pas très bien pourquoi on te cherchait, mais pour retrouver ta mère, finir au fond d'un trou n'était pas la meilleure solution.

Ce ne fut que quelques minutes plus tard que tu sortis discrètement de l'auberge, avant de filer à l'anglaise dans les rues. Tes poches étaient pleines d'or dorénavant, et ton sac contenait assez de nourriture pour plusieurs jours d'indépendance. Tes nouvelles informations te dirigeaient droit sur Uzuri. Ce n'était pas la ville la plus sûre, loin de là, mais le repère de pas mal de malfrats, et si tu voulais y trouver quoi que ce soit, il te fallait te plonger dans l'action. Tu allais en terrain ennemi, ce n'était pas bon pour toi, mais peu importait tant que tu voyais ta mère au moins une fois.

Tu payas la mauvaise personne pour voyager jusqu'à Uzuri et te retrouvas alors dans une prison pendant plusieurs jours, torturé, privé de lumière, de nourriture, d'eau. Tu étais arrivé à destination, mais à quel prix. Tu étais maintenant captif, avais été trop confiant, n'avais pas réfléchi avant d'agir, avant de prendre ce foutu bateau. Tu aurait du te renseigner. Forcément que les pirates étaient les premiers à aller et venir de Uzuri. Tu étais stupide, et dans une situation plus que délicate. Une fois de plus, un visage devenu familier pénétra cette pièce dans laquelle tu étais pendu par les mains, tes pieds touchant à peine le sol.

“ Tu vas te décider à parler ? Je dois avouer que ta détermination à garder le silence est louable, mais ça ne suffira pas à te sauver la vie. Qu'est-ce que tu viens faire à Uzuri ? ”
“ Je cherche quelqu'un. ”
“ Ah ! Tu as une voix ! Je commençais à croire que tu avais la langue coupée ! Et qu'est-ce que tu lui veux à cette personne ? Je sais que tu cherches Eve, mais pourquoi ? Est-ce que d'autres pirates la recherchent, tu fais partie d'un autre navire ? Lequel ? ”
“ Je ne travaille pour personne ... Où est-elle ? ”
“ Je ne pense pas que tu sois en mesure de poser des questions. Tu es là depuis plusieurs jours, sais-tu ce qu'il va t'arriver ? ”
“ Je vais mourir. ”
“ C'est plus qu'exact. Donc, pourquoi cherches-tu Eve ? ”
“ Elle est vivante alors ... ”
“ Tu es vraiment intéressant, tu sais ? Bien éduqué, tu ferais un chien d'exception. ”
“ Je veux juste la voir. ”
“ Mais attends ... ”


Des doigts vinrent relever ton visage maigre, sale, et en mauvais état, couvert d'ecchymoses, un de tes yeux ne s'ouvraient même plus, et tu sentais un goût de sang constant dans ta bouche. Il t'observa longuement, avec intérêt, et un éclair de lucidité sembla traverser ses pupilles. Il explosa de rire. Un rire gras. Qui se croyait malin. Il était content de trouver ça tout seul.

“ Tu es la progéniture de cette catin ! Comment ai-je pu être aussi bête ? Tu lui ressembles tellement ! ”
“ Je veux la voir. ”
“ Tu sais quoi ? On va discuter toi et moi. Un long moment, et écoutes-moi attentivement, je ne répèterai pas. Eve, ta mère, a entraîné un conflit il y a plus de quinze ans. Elle a tué des pirates, qui appartenaient à deux clans adverses, on ne sait pas si elle l'a fait exprès, mais il y a eu mutinerie après sa disparition. ”
“ Quinze ans après, et vous en êtes encore là ... ”
“ Eve a une dette. Parce qu'un des pirates qu'elle a tué était mon frère. Elle doit payer pour ce qu'elle a fait. ”
“ En fait, vous vous en foutez du conflit. C'est juste personnel. ”
“ Ce conflit a engendré beaucoup de pertes, c'était une histoire de vengeance. Chaque équipage cherchait à lancer des attaques pour récupérer les morts et en faire autant de l'autre côté. Lorsque les deux navires se sont livrés une guerre sans merci, l'un des capitaines est mort. Mon frère ne pouvait reprendre sa place en tant que second puisqu'il était ... et bien, assassiné. Et il ne pouvait donc succéder à notre père, tu vois où je veux en venir ? Eve a tout engendré. ”
“ Le conflit aurait éclaté de toute façon, elle vous a peut-être rendu service. ”
“ Tu sais qu'elle est juste à côté ? Vous n'êtes séparés que par un mur, elle a écouté tes cris lorsqu'on t'a torturé, et tout le monde t'a entendu fredonner ce même air pendant des heures et des heures. ”
“ C'est quoi votre but ? ”
“ Je veux qu'elle souffre, qu'elle paye pour ce qu'elle a fait endurer à tout le monde [...] Mais et si ... On ajoutait une petite touche dramatique à cette histoire ? Une petite dose de plus ne devrait tuer personne. Enfin ... Pas dans l'immédiat. ”


Il fit un signe aux deux hommes derrière lui, et ils bougèrent pour aller tu ne savais où. Tu peinais à respirer, tu ne voulais plus tenir sur tes pieds, tu avais envie de lâcher prise, mais ta mère était là, en vie, dans la pièce juste à côté, tu ne pouvais abandonner si facilement. Tu devais tenir encore un peu. Tu fermas les yeux un instant, et dans un cri de douleur, ton corps tomba de tout son poids sur le sol dur. Tu relevas les yeux vers le Capitaine, posant alors une question muette. En guise de réponse, il afficha un petit sourire narquois. La seconde d'après, la porte s'ouvrit sur une silhouette féminine, maigre elle aussi, qui boitait et peinait à s'appuyer sur une de ses jambes. La beauté de son visage parfait avait quasiment disparu, ne laissant qu'un corps sans âme en face de toi. Elle ressemblait à une coquille vide, son regard lui aussi avait perdu de son étincelle. Tu ne la reconnaîtrais presque pas.

“ M-Mère ? ”

Ta voix était prisonnière de tes émotions. Tu étais fatigué, tellement las de tout ça. Il s'était passé un paquet de choses en quelques mois, de ton arrivée en Khor jusqu'à être enfermé dans cette prison d'esclavage, tu n'avais pas eu le temps de souffler, de pleurer, de penser à toi. Et là, en voyant le visage de ta mère déboussolée mais heureuse de retrouver son fils adoré, tu avais tout laissé couler. Tu ne voyais rien d'autre qu'elle. Eve. Non, Sunmi, celle qui t'avait donné la vie. Les pirates la laissèrent approcher malgré sa difficulté à marcher, et elle se jeta sur toi pour t'étreindre. Tu laissas les larmes s'échapper, les sanglots vinrent quelques secondes après.

Lorsque tu ouvris les yeux, la main de ta mère était dans tes cheveux, les caressant doucement, un petit sourire aux lèvres. Comme avant. En dépit de ce que tu avais traversé, cette récompense était bien trop belle, bien méritée plutôt. Tu fronçais les sourcils en balayant la pièce de tes yeux bruns ; il n'y avait plus personne.

“ Ils sont partis il y a plusieurs heures. Vous vous êtes endormi, ils nous ont laissé un petit moment. Aedan, que faites-vous là ? ”
“ Je voulais vous retrouver, et c'est chose faite. ”
“ Vous ne devriez pas être ici, c'est dangereux ... Je ne veux pas vous perdre mon fils ... Vous êtes tout ce que j'ai ... Vous êtes mon cadeau de Soma. ”
“ Vous n'avez pas à culpabiliser de ma présence ici. Le passé vous a rattrapé, mais je vous sauverai. Quoi qu'il arrive. ”
“ Et comment comptes-tu faire cela gamin ? ”


Le Capitaine était entré dans la cage de nouveau. Il semblait fatigué, lui aussi, pour une raison que tu ignorais. Là, tu voyais une opportunité de t'en sortir. Une porte de sortie pour vous sauver tous les deux, pour épargner ta mère de la mort, et toi aussi par la même occasion. Ou du moins, la retarder.

“ Je travaillerais pour vous. En tant que pirate, ou esclave s'il le faut. Vous pourrez m'éduquer comme il vous plaira, je serai obéissant. ”
“ Penses-tu que ta vie ait plus de valeur que celle de cette meurtrière ? ”
“ Bien sûr. Sinon je serai mort depuis longtemps. Je suis encore jeune, je peux être façonné de n'importe quelle manière, comme un "chien d'exception". Je sais aussi garder le silence en cas de capture, donc aucune information ne filtrera ma bouche. Je serai sous vos ordre jusqu'à ma mort, mais en échange, laissez partir ma mère. ”
“ Non ! ”
“ Hmm, c'est une proposition intéressante. ”
“ Quel meilleur moyen de faire payer à Eve que d'enrôler son propre fils dans les sombres desseins des malfrats de votre genre ? Elle vivra, certes, mais sans moi. ”


Quelle idée égoïste. Tu entendais ta mère sangloter à tes oreilles, elle te suppliait d'arrêter. Tu ne pouvais permettre à qui que ce soit de porter sa main sur elle, tu étais son fils, le seul homme de la famille, tu devais la protéger au péril de ta vie, comme elle l'avait fait pour toi pendant presque dix ans. Au moins, tous les deux seriez en vie. Tu pourrais lui écrire, lui donner des nouvelles et en recevoir. Tu devras faire avec. Tu avais pris une décision, et elle ne serait pas sans conséquences.

“ As-tu déjà tué ? Volé ? Pillé ? Battu ou torturé quelqu'un ? ”
“ J'apprends vite. ”
“ Bienvenue chez les pirates ... ? ”
“ Sehun ”
“ Bienvenue chez toi dans ce cas, Sehun. ”


Chapitre IV ; un esprit sauvage
Fils de la tueuse Eve, le fléau de ta famille sur tes épaules, tu en bavas bien plus que tous les autres pirates. Ton Capitaine était strict, mais pas seulement. Si jamais tu laissais une seule émotion transparaître sur ton visage, si tes yeux te trahissaient une seule fois, tu subissais son courroux, des coups de fouet, des emprisonnements pour un oui ou pour un non et diverses punitions. Tu fus éduquer à la dure. Il fallait que tu fasses tes preuves pour espérer lire les lettres que t'envoyais ta mère. Tu n'avais le droit d'écrire qu'une seule fois par mois, tu en avais tellement à dire que tu aurais pu écrire un livre. Tu aurais pu décrire la façon dont on te traitait, les premiers jours sur un bateau étaient atroces, tu pensais ne jamais t'y faire. Tu aurais pu te plaindre à ta mère, lui expliquer combien ton entraînement était difficile et le temps que tu as mis à être à l'aise avec une arme. Ne serait-ce que pour la porter. Après tout, tu n'étais qu'un adolescent de treize ans. Tu n'étais qu'un gosse. Avec une lourde responsabilité sur les épaules, certes, mais tu restais un enfant.

Tu t'essayas aux grosses armes, trop lourdes pour ta petite stature ; puis aux épées en tout genre, et aux dagues, couteaux, mais ce n'était pas une mince affaire. Tu ne semblais pas très adroit avec les armes lourdes. Il te fallait alors trouver un juste milieu, une lame qui soit légère, et lorsque le Capitaine comprit que tu étais plus agile qu'une force brute à dompter, il sut comment commencer ton entraînement. Ton véritable entraînement. Avec toi, c'était la discrétion, l'agilité et l'espionnage. Lorsque tu lui racontas comment tu avais échappé à l'aubergiste, comment tu avais volé, comment tu t'en étais sorti tout seul, ça lui parut soudainement logique. Tu étais né pour survivre, mais il eut également peur de ta facilité à gérer une situation en fuyant. Il t'enseigna la manière dont tu pouvais te battre sans mourir, comment fendre en deux un corps de chair et d'os, la force et la technique dont tu avais besoin.

Comme tout pirate qui se respecte, tu eus le droit aux tatouages et aux piercings. Une attitude hors-la-loi qui s'était peinte sur ton visage sans que tu n'aies besoin d'artifices. Cependant, ce fut certainement la seule chose qui te fut accordée. Un piercing au milieu de ta lèvre, relié à des chaînes comme le collier invisible que tu portais depuis ton enrôlement chez les pirates. Une de tes oreilles fut également maltraitée, de sorte à ce que plusieurs filets d'argent se rejoignent aux deux extrémités. Tu n'osas cependant pas le tatouage, étant jeune, il y avait encore le temps pour te décider à dessiner quoi que ce soit sur ta peau. Tu te contentas d'affirmer ton style avec du noir charbon à tes yeux, comme beaucoup de pirates.

Tu eus le droit à ton véritable abordage après cinq ans (âgé de presque 18 ans) à te sentir comme un chien qui suivait son maître sans rien dire. Il avait réussi à ce qu'il voulait, tu ne ressentais plus rien, tu n'avais pas de remord, tu avais déjà torturé, c'était d'ailleurs ta seule mission, le seul moment où tu pouvais prendre part aux affaires de ton équipage. Le seul moyen de voir des visages différents, juste avant de les voir souffrir. Tu n'étais jamais celui qui tuait, tu n'en avais pas le droit, cela t'était proscrit. Un simple désir sadique de ton Capitaine, bien sûr. Il voulait garder ce premier souvenir pour quelque chose de plus grandiose, de plus marquant. Il souhaitait que tu le fasses par pur égoïsme, te tester sur le terrain en quelque sorte.

Ce jour approcha plus rapidement que tu n'aurais pu t'y attendre. C'était un jour particulier, le dernier mois de printemps avait toujours été spécial, tu étais né dans cette période, et le Capitaine, bien trop généreux pour ton propre bien, t'avait offert la chance d'être "libre". Au prochain abordage, si tu réussissais à vivre et à trouver un trésor de toi-même avant tous les autres, alors tu aurais le droit de le garder pour toi. Comme une machine de guerre parfaitement entretenue, tu avais simplement acquiescer. Peu de joie t'envahissait, tu te préparais seulement à faire face à des personnes libres de tous liens.

Le soir-même, une bataille fit rage. Les pirates avaient attaqué une flotte Uxyienne. Ayant appris dans des bouquins et dans des dessins, la conception et l'utilité des navires Uxyien, tous plus ou moins semblables, tu te dirigeas directement dans la cabine du capitaine, lequel était absent, trop occupé à tenter de sauver son équipage sans nul doute. Tu poussas un soupir en observant la pièce, magnifique, décoré avec soin, c'était un bateau de grande classe, tu n'avais encore jamais pillé de navire, encore moins royal.

En parcourant le coffre immense posté dans un coin de la pièce juste pour toi, tu l'avais ouvert, non sans sentir ton cœur battre la chamade. C'était une sorte de grand moment, mais il fut de courte durée, car la porte de la cabine s'ouvrit avec grand fracas. Un garde se tenait face à toi, armé lourdement, contrairement à toi qui n'étais pas du tout équipé. Seulement, là, il fallait que tu trouves n'importe quoi pour te défendre, sinon, tu étais mort. C'était clair et net. Tu te demandas si ton Capitaine ne t'avait pas jeté dans une mort certaine en te disant de ne pas t'encombrer d'armes dont tu ne pourrais te servir. L'enfant de catin. Il te le payera un de ces jours. Un chien n'oublie jamais qu'au plus profond de lui, il est avant tout un loup, un animal sauvage.

Tu esquivas de justesse un coup de hache sur ton bras, et sans prendre le temps d'éviter quoi que ce soit, tu pris la première lame sous ta main. D'un geste précis et fluide, tu attrapas la fine dague et transperças le corps du soldat royal. La lame remonta avec légèreté, comme la continuité de ton bras, fendant ainsi le corps dans un geste fluide. Les vêtements, le visage, les mains et l'arme ensanglantés, tu sortis de la cabine pour aller sur le pont, rejoignant ainsi ta faction afin de t'entraîner sur des pantins de chair et d'os. La sensation que tu avais en tuant était indescriptible, comme si tu faisais ça depuis toujours. Voir le sang ne te gênait pas. Il ne te donnait pas de nausée. Ton estomac ne faisait plus son difficile. Tu étais devenu une véritable machine à tuer. Il fut difficile de t'arrêter, même lorsque les ennemis se rendirent. C'était comme si tu étais en transe. Tu effrayais même ton Capitaine. Qu'avait-il fait de toi ?

“ Ce n'est aucune arme que tu as déjà essayé jusqu'à maintenant. Tu as entre tes mains un kunaï. Une arme aussi rare que précieuse. Je t'avais promis de garder le trésor que tu trouverais en premier, et bien, c'est un cadeau plutôt utile, tu ne trouves pas ? ”

Un simple hochement de tête répondit à cette question, avant que tu ne t'éclipses sur le mât du navire. Tu aimais particulièrement cette brise fraîche sur ton visage, celle-là même qui te faisait te sentir vivant, celle qui te rappelait les vents de Reytel. Tu gardais un visage fermé, inexpressif, comme on te l'avait appris, mais à l'intérieur, tes sentiments étaient bien là. Il t'était interdit de pleurer, de rire ou même de sourire, on t'avait pris tout ce qu'un humain pouvait ressentir. Ton Capitaine savait aussi que tu n'avais aucune loyauté, et que d'un retournement de situation, tu trahirais si jamais cela pouvait sauver ta vie.

La même année, il y eut un affrontement entre deux navires. Bien sûr, tu y étais, en première ligne, tel un fantôme déchaîné, décidé à punir qui se trouvait sur son chemin. Tu étais d'une rapidité incroyable, et si tu n'étais pas dénué de blessures, l'adrénaline dans tes veines semblaient en faire abstraction. Un pantin. Voilà ce que tu étais sur le champ de bataille. Un être incapable de ressentir la douleur. Tu ne pouvais tuer tout le monde, tu ne pouvais faire ta loi tout seul, ton équipage bien moins entraîné que l'adversaire, tu te rendis bien vite compte que ta place n'était pas sur ce bateau. Tu échangeas un regard avec ton Capitaine, qui venait de comprendre ce que tu allais faire, et d'un sourire moqueur, tu t'élanças dans les eaux profondes de l'océan.

Chapitre V ; un changement de vie
Tu ne savais pas comment tu avais fini sur une rive. Tu ne te rappelais d'absolument rien, sans doute que ta tête avait heurté un rocher durant ton périple dans l'océan, car du sang coulait de tes cheveux, avait séché sur tes vêtements. Qui étais-tu ? D'où venais-tu ? Que signifiait tous ses piercings accrochés à tes oreilles et ta bouche ? Tu retiras tout, déambulant à travers les dunes de sable devant toi. Tu ne savais pas quelle direction prendre, mais tu avais décidé de marcher, même si tu mourais de faim, que ta gorge enflammée par la saveur salée de la mer faisait de ta bouche un désert et que tu ne pouvais te rappeler d'aucun détail. Tu avais cette sensation d'être un petit garçon, qui cherchait sa maman, qui n'avait plus de nouvelles depuis des mois, et tu avais envie de pleurer. Ce ne fut qu'après plusieurs heures de marche, de multiples arrêts obligatoires à force d'efforts et de faiblesse, que tu te retrouvas dans les bas-fonds d'Uzuri. Tu étais resté un moment à la surface, devant l'horizon désolant et inerte de la ville, à te demander si tu t'en sortirais, ce que tu ferais, où tu irais.

Tu n'avais pas d'argent. Tu étais sale, couvert de sel marin et de vêtements craqués, tes forces te quittaient peu à peu, tu le sentais. Ton ventre criait famine, tes yeux restaient difficilement ouverts et tes jambes ne pouvaient plus soutenir ton poids. Dans les détours d'Uzuri, tu restas dans un coin, espérant mourir tranquillement, malgré l'odeur des environs, malgré les conditions. Tu ne savais même pas à quoi tu ressemblais, quel âge tu pouvais avoir, combien d'années tu avais oubliées. Parce que tu n'étais plus le petit garçon de dix ans, devant la porte de la taverne de ton oncle, attendant avec désespoir le retour de ta mère, mais bel et bien, un jeune homme en perdition.

Le réveil suivant ne fut pas aussi difficile, mais des réflexes semblaient de retour puisque ta main venait d'arrêter le poignet de quelqu'un qui s'était approché de toi. Tu ouvris les yeux, sur la défensive, prêt à attaquer si nécessaire, mais tu te résignas bien vite. Tu n'avais pas d'armes sous la main. Et, ce n'était qu'un morceau de tissu humide dans sa main, tu n'avais rien à craindre. Tu plissas le front, tu ne comprenais pas. Tu pensais être mort, alors que faisais-tu ici ? La jeune femme te sourit doucement, embarrassée, et tu remarquas ses oreilles droites au dessus de sa masse de cheveux.

“ Bonjour. ”
“ ... ”
“ Est-ce que tu comprends ce que je dis ? ”
“ Oui ... ”
“ Je m'appelle Seli et toi ? ”
“ Je ... ne sais plus. Où suis-je ? ”
“ Tu es à Chugo. Mon ... Frère t'a trouvé dans un coin d'Uzuri, loin du marché et des gens, et t'a ramené. Il dit qu'il n'aime pas les humains, mais je sais qu'il ment. Il ment pas bien. Sinon tu ne serais pas là ! ”


Des Ulfhedins ? Alors, tu étais dans une maison Ulfhedins, ou plutôt dans une de leurs nombreuses grottes. Tu regardais partout autour de toi, mais il n'y avait pas la présence de ce "frère" dont elle parlait. Elle, par contre, semblait à l'aise de parler avec toi, elle te racontait des anecdotes de son frère comme si elle te connaissait, comme si elle pouvait te faire confiance, et bizarrement, tu te sentis bien, comme ... Chez toi.

“ Seli, tu devrais apprendre à fermer ta bouche de temps à autre. ”
“ Mais ... ! ”
“ Vous êtes réveillé ? C'est bien, vous allez pouvoir repartir. ”
“ Quoi ? Tu avais dit qu'il pouvait rester avec nous ! ”
“ Silence. Il n'est qu'un Humain, il n'a rien à faire dans cette maison ... ”


Après une discussion houleuse où tu avais l'impression de ne pas être présent, Seli décida que si tu devais partir de cet endroit, elle partirait aussi, accusant ainsi son frère de la livrer volontairement à un navire esclavagiste si jamais on la trouvait à errer dans les rues. Et il semblait que cet Ulfhedin mâle tenait trop à sa sœur, sa dernière famille, pour la laisser partir ainsi. Tu ne savais pas si tu devais te sentir honorer que ce type accepte ta présence, ou plus "de trop" qu'invité. Vraiment, tu étais perplexe à ce sujet.

Plus les jours passaient, et plus tu te liais d'amitié avec Seli. Au début, tu restais méfiant quant aux intentions de ces bêtes, on ne savait jamais, avec ceux qui détestaient les humains plus que le reste, tu avais des doutes concernant ton avenir. Tu te méfiais surtout du grand frère, parce qu'il avait toujours ce regard méprisant à ton égard et "humain" à la bouche lorsqu'il te parlait. En remplacement de ton véritable prénom que tu avais oublié, Seli t'en trouva un nouveau, plus à son goût ; U Fen, qui signifiait mot à mot "seul loup". Elle t'avait expliqué que, comme ils t'avaient trouvé, seul, et que tu ne semblais pas avoir d'endroit où aller, alors tu étais un loup solitaire. Drôle de comparaison en sachant où tu avais atterri.

Bien conscient que tu squattais littéralement dans les Grottes Chugo, tu avais décidé d'être utile. Tu cherchais du travail, ce n'était pas simple, personne ne voulait d'un amnésique dans ses tavernes ou ses auberges, encore moins d'un passé inconnu dans les marchés ou les boutiques. Tu ne trouvais rien, et tu n'avais pas conscience de ce que tu savais faire non plus. Que faisais-tu de ton quotidien avant tout ça ? Avant de perdre la mémoire ? Tu perdis deux ans de ta vie, à vagabonder, te passionnant pour la confection de vêtements, tous plus exotiques les uns que les autres, mais cela te permit d'avoir un peu d'argent.

Le temps filait rapidement, tu récupérais quelques réflexes, quelques brides de tes entraînements au combat, tu ne savais pas avec précision où tu avais appris tout ça, mais tu ressentais le besoin de dégourdir tes muscles, de faire travailler ton corps. De temps à autre, devant la tanière de ta nouvelle famille, Seli semblait intéressée par ton agilité, ton habilité à manier les couteaux de la cuisine, à les lancer sur des rondins de bois. Tu lui appris. Mais tu voyais en elle le sang Ulfhedin couler sans ses veines, agile, discrète, elle ferait une très bonne voleuse. C'était ce que tu te disais en la regardant. Tu savais pourtant que ce n'était pas une bonne pensée, qu'il y avait finalement quelque chose chez toi qui n'était pas aussi gentil que tu semblais l'être. Tu ressentis ce besoin de t'éloigner d'eux, non pas seulement physiquement, mais sentimentalement aussi. Tu avais l'impression que si tu continuais à les aimer plus que ta propre vie, tu finirais par les mettre en danger.

Seulement, tu ne pouvais t'y résoudre. Après tout, tu ne savais toujours pas qui tu étais.

Un jour, Seli t'emmena dans le quartier des commerçants Ulfhedins, pour t'offrir un cadeau. Cela faisait plus de trois ans que tu étais à leurs côtés, et elle voulait fêter ça en te faisant plaisir. Il n'y avait rien qui ne pouvait te rendre plus heureux que son enthousiasme, et la présence de son frère, malgré le fait qu'il passe son temps à râler qu'il n'avait pas que ça à faire. Il y eut une bagarre, quelque chose de violent, tu n'avais pas eu le temps de voir quoi que ce soit, on t'avait "bousculé", tu étais tombé et ta tête avait cogné si fort le sol, que tu en avais perdu connaissance quelques secondes.

Plus rien n'était pareil depuis. Tu n'avais plus cette joie habituelle, l'enthousiasme de Seli ne parvenait plus à te faire rire, elle croyait qu'elle avait casser les muscles de tes joues, ceux qui te permettaient de rigoler avec elle avant. Tu étais devenu faible, le temps passé à leurs côtés t'avait rendu plus humain, ce n'était pas ce qu'on t'avait appris. Sehun, et avant cela, Aedan. C'était ta véritable identité, et si U Fen te paraissait bizarre avant, bien que tu t'y étais accommodé, il te semblait plus approprié que n'importe quel autre terme que l'on t'associait. Tu ne pouvais rester là, tu les mettais en danger, et tu devais retrouver ta mère, vérifier qu'elle allait bien. Tu avais une famille, et elle portait le nom de Sunmi.

Et puis, un soir, tu disparus sans laisser de traces.

Chapitre VI ; un retour aux sources
Près d'un an plus tard, tu pus retrouver ta mère, à Reytel. Elle allait bien, c'était le principal. Toi, tu n'étais pas dans ton état normal, tu avais l'impression de tuer quiconque s'approchait de toi. Tu n'avais pas le droit à des amants, des amours ou même des amis, tu risquais de les mettre en danger. Tu avais un passé sombre, et les pirates avaient la rancune facile. Ils étaient parvenus à retrouver ta mère plus de dix ans après ses crimes, pourquoi pas toi. Tu n'étais pas à l'abri d'un retournement de situation. Cependant, tu irais au devant des problèmes, tu ne les attendrais pas. Sans non plus prévenir Sunmi de ta décision, tu pris le large et débarquas une fois de plus à Khor. Trouver un nouveau capitaine était ton but, et tu vantas un peu partout tes exploits, les meilleurs, ton entraînement avec ton ancien capitaine, avant qu'on ne vienne te recruter.

Quelques mois avant que les portails ne fassent leur apparition, tu avais entendu une conversation à ton sujet entre le capitaine et l'un de ses négociateurs. On souhaitait te vendre, parce qu'on avait apprit que tu avais vécu à Chugo pendant un temps, on pourrait te faire passer pour un marqué, ou un bâtard, si l'absence d'oreilles (entre autre) n'était pas convaincante, et le prix que l'on donnait pour ta beauté dépassait tes propres espérances. Tu n'avais jamais osé donné un montant pour ton corps ou ton visage, cela ne t'avait jamais effleuré l'esprit pour être tout à fait honnête, mais maintenant que l'on te donnait une approximation, tu te sentais plutôt sûr de toi. Tu étais beau, c'était un fait.

En entrant par surprise dans la cabine de ton nouveau capitaine une nuit, celui envers qui tu avais été loyal plusieurs années, tu te rendis compte que sans son costume, sa grande cape et ses airs hautains, il avait juste l'air d'un homme banal. Les pirates, ces traîtres. Ils ne te laisseraient jamais tranquilles, tu étais voué à une vie de soumission, était-ce le châtiment de Soma pour ce que tu avais fait ? Certainement pas, tu ne laisserais personne décider de ton destin. Charmant de tes yeux doux cet homme qui te disait que tu étais l'élément le plus précieux de son navire, de son équipage, tu passas la lame de ta dague sous son cou, le laissant ainsi comprendre avant de mourir d'agonie, qu'on ne trahissait pas aussi facilement Sehun, oui, toi.

Encore une fois de retour à Khor, tu te débrouillas tout seul pour continuer ta vie. Il n'y avait rien de plus exaltant que d'être sur le mât d'un bateau en pleine tempête, que de devoir donner des ordres, de les crier contre le vent, et de se faire gifler le visage par les caprices des Océans. Mais malgré tout cela, tu es un explorateur, tu aimes apprendre des choses et mettre ton nez n'importe où. Nouvel équipage, nouveau rôle à jouer, tu espères plus de libertés, plus d'actions. Et cette faille dans les mondes te semble un bon début.

≈ Goyangi ≈
Prénom irl. toujours Deb ≈ Âge. 23 ans soon ≈ où t'as connu FER ? hm


Petit mot. tehe

Sehun
Sehun
NIVEAU 3
http://f-emblem-reversion.forumactif.com/t164-sehun-bizarre-comme-prenom-uep#1361 https://f-emblem-reversion.forumsrpg.com/t167-sehun-rp#4609
4/6/2018, 17:38
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Invité
♥️ Re-bienvenue
Invité
Anonymous
Invité
4/6/2018, 17:41
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Invité
Slt pablo
Invité
Anonymous
Invité
4/6/2018, 18:15
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Invité
re-bienvenue avec ce DC ! zero
omfg j'ai hâte de le lire le reste, car je l'adore déjà de ce que je peux en lire.

please, il est bo et super intéressant jpp
enfin courage pour la fin de ta fiche keur

comment m'avoir par les sentiments:

bref keur keur sur cette fiche keur
Invité
Anonymous
Invité
4/6/2018, 19:11
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Invité
hmmm...
hmmmmmmmmm...
tant de beauté dédicace à Nath enco
(j'ai aimée ce que j'ai déjà lu, oui - apprends-moi à écrire stp :33)
SINON WELL ! COUCOU SEHUN !
MOI C'EST LA VICTIME !
JE TE SOUHAITE LA BIENVENUE, ENFIN, LA REBIENVENUE !
wallah, t'es beau, t'es frais comme un yop, et
moi, je suis chaud comme la braise sous tes pieds, jpp

SÉRIEUSEMENT J'AI HÂTE DE LE VOIR EN JEU
DE LUI PARLER AUSSI ET OKSAOKSAKOSAKO
(il é bo)
Invité
Anonymous
Invité
4/6/2018, 21:49
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Sehun
Ambroise : merci I love you

Aeryl : slt pablo dédicace à Nath enco

Blanche-Neige : punaise tu as lu avant de finir jpp j'ai changé un petit détail, ça n'existe plus du coup Embarassed mais tkt pas on se trouvera quelque chose de fou quand même jpp

Nath : ouiiii il est beau et il le sait pablo
merci pour ton message bb, ça me touche dédicace à Nath enco
je t'apprends en privé stv mais je crois qu'il n'y a pas besoin de cours pour toi jpp
Sehun
Sehun
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http://f-emblem-reversion.forumactif.com/t164-sehun-bizarre-comme-prenom-uep#1361 https://f-emblem-reversion.forumsrpg.com/t167-sehun-rp#4609
4/6/2018, 22:50
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